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Modèles tarifaires en infogérance : forfait, ticket, régie ou illimité ?

Vous cherchez à comprendre comment sont facturés les contrats d'infogérance ? Parfait. Parce que c'est LE sujet sur lequel les commerciaux IT adorent vous embrouiller. Après 200+ contrats audités, je vous explique les 4 modèles — avec leurs vrais coûts et leurs pièges.

Soyons clairs d'entrée : il n'existe pas de modèle tarifaire "meilleur" que les autres. Tout dépend de votre situation. Une startup de 15 personnes qui grandit vite n'a pas les mêmes besoins qu'un cabinet d'avocats stable depuis 10 ans.

Ce qui compte, c'est de comprendre ce que vous payez réellement. Et là, je peux vous dire que sur mes audits, 60% des PME n'ont aucune idée du modèle tarifaire de leur propre contrat. Elles reçoivent une facture mensuelle, elles payent. Point.

Problème : sans comprendre le modèle, impossible de savoir si vous êtes arnaqué ou pas. Alors on va démystifier tout ça.

1. Le forfait mensuel fixe

Le principe

Vous payez un montant fixe chaque mois. En échange, le prestataire assure la maintenance préventive, le monitoring, les mises à jour et un certain volume d'interventions. C'est le modèle le plus répandu à Paris pour les PME de 10-50 personnes.

Prix constaté : 50€ à 120€ par poste/mois selon les prestations incluses.

Avantages

  • • Budget prévisible chaque mois
  • • Pas de mauvaise surprise sur la facture
  • • Le prestataire a intérêt à bien maintenir (moins de pannes = plus rentable pour lui)

Pièges à surveiller

  • "Hors forfait" flou : qu'est-ce qui est vraiment inclus ?
  • Plafond d'heures caché : 2h/mois incluses, au-delà c'est facturé
  • Exclusions critiques : sécurité, sauvegardes parfois en option

Mon conseil terrain

Exigez la liste EXACTE des exclusions. J'ai vu des contrats forfait où les sauvegardes, l'antivirus et le pare-feu étaient... en option. Le client payait 70€/poste pour de la maintenance basique et 90€ de plus pour la sécurité. Arnaque légale, mais arnaque quand même.

2. Le modèle au ticket (ou à l'heure)

Le principe

Pas de forfait. Vous achetez un carnet de tickets (ou d'heures) d'avance, puis vous consommez au fil des besoins. Chaque intervention est comptabilisée. Quand le carnet est vide, vous en rachetez un.

Prix constaté : 80€ à 150€/heure selon la complexité. Carnets de 10h à 50h.

Avantages

  • • Flexibilité totale
  • • Vous ne payez que ce que vous consommez
  • • Pas d'engagement mensuel (souvent)
  • • Bien pour les besoins ponctuels

Pièges à surveiller

  • Pas de proactivité : le prestataire n'a AUCUN intérêt à prévenir les pannes
  • Gonflage des heures : 15 min de travail = 1h facturée
  • Budget imprévisible : un mois calme puis 2000€ de tickets le mois d'après

Je me souviens d'une agence de com' du 11ème qui fonctionnait au ticket depuis 3 ans. Leur prestataire ne faisait JAMAIS de maintenance préventive (normal, ça lui rapportait rien). Résultat : en moyenne 2 pannes critiques par mois. Leur budget IT "flexible" leur coûtait 30% plus cher qu'un forfait tout inclus. Et ils ne s'en rendaient même pas compte.

Pour qui c'est adapté ?

Les entreprises avec un DSI interne qui gère le quotidien et n'a besoin d'un prestataire que pour les coups de main ponctuels. Ou les toutes petites structures (moins de 5 postes) avec des besoins très faibles. Mais franchement, à Paris, au-delà de 10 postes, ce modèle est rarement rentable.

3. La régie (temps passé)

Le principe

Le prestataire met à disposition un technicien (souvent à temps partiel) qui travaille sur site ou à distance. Vous payez le temps réellement passé, généralement par demi-journée ou journée. C'est le modèle historique des grandes ESN.

Prix constaté : 400€ à 700€/jour selon le niveau de compétence.

Avantages

  • • Technicien dédié qui connaît votre environnement
  • • Transparence sur le temps passé
  • • Flexibilité pour les projets longs

Pièges à surveiller

  • Aucun engagement de résultat : vous payez le temps, pas la solution
  • Incentive pervers : plus le technicien traîne, plus il facture
  • Turnover : votre "technicien dédié" peut changer tous les 6 mois

Attention aux ESN

La régie, c'est le modèle préféré des grosses ESN. Et je vais être cash : pour une PME de moins de 50 personnes, c'est rarement adapté. Vous payez un technicien junior 500€/jour qui apprend sur votre dos. Les seniors, ils sont sur les clients CAC40.

4. Le "tout illimité"

Le principe

Forfait mensuel sans aucune limite d'intervention. Vous pouvez appeler 50 fois par jour, tout est inclus. C'est le graal sur le papier. Mais attention aux mirages.

Prix constaté : 100€ à 200€/poste/mois. Souvent 30-50% plus cher qu'un forfait classique.

Avantages

  • • Tranquillité totale (en théorie)
  • • Budget 100% prévisible
  • • Pas de discussion sur ce qui est inclus ou pas

Pièges à surveiller

  • "Illimité*" avec astérisque : sauf matériel, sauf projets, sauf déplacements...
  • Qualité de service dégradée : le prestataire doit limiter les coûts quelque part
  • Engagement long : souvent 36 mois minimum

Histoire vraie : un client m'a montré son contrat "illimité" à 150€/poste. Effectivement, les interventions étaient illimitées. Mais dans les petites lignes : "hors déplacements sur site (90€/déplacement), hors remplacement matériel, hors projets d'évolution, hors incidents de sécurité majeurs". En clair : illimité pour les petits tickets, mais dès que ça coûte cher, c'est facturé à part. Belle arnaque.

Comparatif rapide des 4 modèles

Modèle Prix indicatif Idéal pour Risque principal
Forfait 50-120€/poste/mois PME 10-50 postes stables Exclusions cachées
Ticket 80-150€/heure TPE ou besoins ponctuels Aucune proactivité
Régie 400-700€/jour Projets longs, ETI Pas d'engagement résultat
Illimité 100-200€/poste/mois PME très sollicitantes "Illimité" avec astérisques

Ma recommandation après 200+ audits

Pour une PME parisienne de 15-50 postes, le forfait mensuel reste le modèle le plus sain. À condition de :

  • Exiger la liste exhaustive des exclusions AVANT de signer
  • Vérifier que les sauvegardes ET leur test sont inclus
  • Demander un rapport mensuel d'activité (heures passées, tickets traités)
  • Négocier une clause de sortie à 3 mois maximum
  • Comparer au moins 3 devis en utilisant les bonnes questions

Le vrai indicateur à surveiller

Demandez toujours : "Quel est le taux horaire si je dépasse le forfait ?" Si le prestataire facture 150€/h hors forfait alors que le forfait inclut 2h/mois... faites le calcul. C'est souvent là que la rentabilité du contrat se joue pour lui.

Besoin d'y voir plus clair ?

Consultez mes autres guides pour décrypter les contrats d'infogérance et éviter les pièges.

Samir Khelifi

Samir Khelifi

22 ans dans l'IT parisien. A commencé technicien réseau chez un petit MSP du 10ème en 2001, grimpé jusqu'à directeur technique. A géré l'IT de 180+ PME parisiennes (cabinets d'avocats, agences, startups, médecins). Parti en 2019 après un burn-out : trop de clients mal conseillés par les commerciaux, trop de promesses intenables, trop de nuits à éteindre des incendies causés par des décisions commerciales débiles.

Article mis à jour le

Sources et références

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